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Interview : DJ Cam

Dj Cam Miami Vice

DJ Cam - Miami Vice

À l’occasion de la sortie de la BO idéale de Miami Vice selon DJ Cam, nous en avons profité pour lui poser quelques questions.

DJ Cam, un nom qui sonne comme une légende pour tous les mélomanes qui ont laissé trainer leurs oreilles du côté du trip-hop, abstract hip-hop dans les années 90/2000. Depuis « Underground Vibes » en 1994, on n’a cessé de garder Cam dans le viseur. Depuis, l’artiste est exilé aux USA, notamment à Miami, ville qui l’a inspiré à livrer sa propre version de la BO de la série Miami Vice. Non officielle bien sûr, mais tellement plus cool et groovy, cette BO sonne comme un ensemble de hip-hop, de trap, aux accents house et jazzy. Un vrai régal.

Le Miami Vice de DJ Cam sera dispo sur Inflamable Records dès juin prochain.

Tu es passionné de hip-hop depuis ton enfance. Racontes-nous comment tu as vécu l’avènement du hip-hop en France dans ces années-là.

Je ne suis pas trop hip-hop français, donc j’ai assez peu suivi ce qui s’est passé en termes de hip-hop en France. J’habitais New-York dans les années 90, donc je suis entrée à fond dans le fond hip-hop US, East-coast et surtout West-coast. J’ai bougé à Los-Angeles en 2010 justement pour retrouver les vibes du hip-hop westcoast que j’avais tant aimé.

Tu es donc parti vivre aux Etats-Unis, à Los Angeles. Comment te sens-tu là-bas. Comment la vie d’un artiste- musicien y est-elle différente qu’en France ?

J’ai passé 3 ans à Los Angeles, plus précisément à Venice Beach. Ca été salvateur pour moi, une bouffée d’air frais et beaucoup d’inspiration, un vrai changement et beaucoup de plaisir. La vie à Los Angeles est très particulière et pas si facile que ça pour un Parisien, on est tout le temps en voiture. Par contre c’est la ville du funk et du hip-hop, on en a partout à la radio c’est fou. Après 3 ans, j’ai décidé de bougé à Miami, à South Beach. Miami me correspond plus, on marche, le temps est plus clément et la vie plus douce. Miami a aussi une grosse influence hip-hop et électro, j’adore cette ville !

En 1993 tu créais le label Street Jazz. Raconte-nous l’épopée que cela a pu être de créer son propre label, le plaisir que ça pouvait créer d’établir un catalogue de musiques qui correspondait à ta vision artistique ?

Oh, il y a trop de choses à raconter, c’est plus de 20 ans de ma vie. Je suis plus tourné vers l’avenir ou surtout le moment présent. C’était une autre époque, une autre façon de faire de la musique, des gens différents…

Quel regard portes-tu sur la société musicale d’aujourd’hui, qui a quand même vachement changée avec la chute des ventes, la fermeture de beaucoup de labels, l’avènement de Soundcloud et YouTube, le tout gratuit, le mp3, les plateformes de streaming…

Il faut vivre avec son époque. Moi qui ai connu les deux, je peux dire que c’est moins fun et plus dur aujourd’hui. Après je fais parti des privilégiés, j’ai eu beaucoup de chance et de soutien. Il y a toujours un bon coté dans les choses un peu dures, comme on dit « only the strong survive ».

Tes méthodes de productions, et de DJing d’ailleurs aussi, ont surement dû changés depuis tes débuts. Comment as-tu vécu ce changement de l’analogique vers le numérique ?

Mes méthodes non pas trop changées, je travaille toujours avec une MPC Akai, par contre elle est 100% numérique et toute petite mais beaucoup plus puissante. J’adore, pareil pour le DJing, j’utilise Serato, je ne regrette pas du tout les 80Kgs de vinyles à se trimballer !

Les disquaires, que tu as du beaucoup squattés on imagine, ont du mal à s’en sortir. Certains arrivent à résister grâce au renouveau de l’intérêt pour le vinyl (par exemple notre disquaire Le Comptoir du Disque à Montpellier). Quel est ton avis là-dessus. Comment se portent les disquaires aux USA ?

Écoute, j’ai l’impression qu’ils sen sortent très bien, même si ça ne doit pas être si simple que ça.

C’était le Disquaire Day il y a quelques semaines, et c’est un événement pour tous les amateurs de musiques, de vinyle, les vrais mélomanes quoi. Te sens-tu proche de cette démarche du Disquaire Day ?

Je trouve que c’est une des meilleures idées de ces 10 dernières années, c’est un vrai plaisir pour moi , j’adore.

Tu as composé une BO personnelle pour le remake de Miami Vice. Es-tu un grand fan de cinéma ?

Oui. Cinéma, photo et arts sont mes passions premières. Je passe beaucoup de temps dans les musées .

Quelles sont les films de ta jeunesse (ou plus actuels) dont les BO t’ont inspirées ?

Je peux citer facilement Psychose, Star Wars, Colors, Boyz in the hood, Scarface et Miami Vice, la série TV bien sûr !

Quels sont des projets à venir ? Toi qui as quand même à peu près tout connu comme DJ et producteur, ça doit être difficile de trouver de nouveaux challenges excitants, non ?

Actuellement le gros projet sur lequel je travaille est un nouveau label qui s’appelle Thugz Records. J’y passe le plus clair de mon temps !

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